Partout dans le monde l’eau est devenue ou est en passe de devenir une denrée plus précieuse que l’or. Les pollutions importantes et la dégradation de l’environnement (déforestation, urbanisation incontrôlée, réchauffement climatique…) ne font qu’augmenter la difficulté et le coût d’accès à la ressource. Dans les pays industrialisés, où nous avons le privilège d’avoir de l’eau « potable » au robinet, il est devenu « normal » d’acheter au prix fort des eaux minérales en bouteille tellement cette eau courante est imbuvable.

Captée, canalisée et surtout dûment « purifiée » par les services de distribution, parce qu’initialement toujours polluée, l’eau arrive chez nous totalement dénaturée et impropre à l’organisme. Les critères de potabilité étant l’absence de microorganismes, et la présence seulement limitée de nombreuses substances chimiques dont les seuils officiels ne tiennent aucunement compte des effets cumulatifs sur le long terme. Aujourd’hui, une eau potable est avant tout une eau aseptique, ce qui justifie l’adjonction de toxiques comme le chlore, et dont les critères physico-chimiques n’occasionnent pas de troubles visibles à court terme…

Mais les critères pour l’oganisme sont tout à fait différent. Pour l’organisme, une eau potable est une eau dite biocompatible, pourvue de certaines qualités biophysique qui la rendent apte aux multiples fonctions de l’eau biologiques. Cette eau intracorporelle « se comporte comme un « cristal liquide », sujette à de continuels changements de structure et donc de propriétés physiques et énergétiques. […] Elle constitue une interface essentielle entre l’organisme et son environnement, ce que nous constatons dans les mouvements de drainage, de respiration, de miction, de perspiration, de transpiration. Elle est en permanence informée et informante, et s’avère donc éminemment variable en fonction des circonstances, impossible à définir par un état statique comme l’analyse chimique classique a coutume de le faire »(1).

Dès lors comment une eau altérée peut-elle désaltérer ?

L’eau potable devrait donc être une eau vivante, dynamisée, dotée de certaines valeurs bioélectroniques : pH légèrement acide, rH² voisin de 21, résistivité élevée (peu minéralisée) afin de répondre au mieux aux exigences de la « mer intérieure ». Les polluants ou les produits nécessaires à leur traitement, en plus d’être directement toxiques pour l’organisme, ont des propriétés moléculaires physico-chimiques qui viennent désorganiser ce cristal vivant. Pourtant c’est dans les prorpiétés de l’eau que réside le secrét de notre métabolisme et au final de la vie, car sans eau, pas de réactions métabolique !

« Voici une anecdote en relation avec la qualité de l’eau d’abreuvement, recueillie auprès d’un éleveur et entraîneur de Trotteurs. Il est fréquent actuellement d’observer des bilans sanguins de chevaux de sport qui évoquent une déshydratation. Tous les paramètres se situent au-dessus de la « norme » (qui n’est que la moyenne dans une population jugée saine), ce qui indique plus un déficit de liquide porteur qu’une augmentation pathologique des éléments portés. Une expérience a donc été tentée sur quelques chevaux, consistant à remplacer durant plusieurs jours l’eau d’adduction par de l’eau en bouteille. Le résultat fut spectaculaire : les « cobayes » augmentèrent instantanément leur consommation quotidienne de 25%, ce qui est énorme si l’on considère les besoins de chevaux très sollicités sur le plan sportif ! » (2)

Il est évident qu’on ne va pas se mettre à donner de l’eau minérale aux chevaux, mais il faut comprendre que la carence en eau biocompatible peut mener à une déshydratation chronique à l’origine de graves perturbations métaboliques et est un facteur important de méforme et de vieillissement précoce.  Ce n’est pas parce qu’on n’a jamais soif que l’on n’est pas en manque d’eau. Au contraire, n’avoir jamais soif quand on boit rarement est un premier signede déshydratation. Le deuxième signe est une fatigue permanente. Le manque d’eau affecte le système nerveux qui perd en efficacité, d’où une baisse du tonus général. A la longue, la déshydratation chronique peut se manifester plus méchamment par des troubles fonctionnels. D’abord des ennuis intestinaux ou digestifs, qui peuvent aller de l’ulcère à une inflammation du côlon. Puis des troubles articulaires, des troubles cirulatoires et cardiaques… Dès lors, il devient certes crucial de faire attention à l’eau que l’on boit, mais par lien de cause à effet à l’eau en général. Oui, mais comment ?

Un cheval boit de 30 à 80 litres par jour, un humain entre 2 et 4 litres, selon la saison, l’état physiologique, le travail fourni et la teneur en eau de ses aliments. Ce dernier point est très important, le liquide biologique du végétal est de loin la meilleur source d’abreuvement, car il porte l’empreinte vibratoire de la plante (une mémoire dynamique, donc fonctionnelle) et les éléments minéraux sont parfaitement assimilables.

Tous les aliments contiennent de l’eau, et tout particulièrement l’herbe, les légumes et les fruits. On trouve ainsi 95% d’eau dans le melon, 85% d’eau dans la carotte, la pomme et les abricots, 78% d’eau dans l’herbe (3). Plus la teneur en eau de la ration quotidienne est élevée, moins il y aura dépendance à l’eau d’abreuvement. Si toutefois le végétal a subi des traitements chimiques, il se gonfle d’eau pour diluer les polluants qu’il ne peut éliminer. Cette eau est une eau morte et toxique.

L’origine des pollutions est multiple et concerne aussi bien l’usage industriel, agricole que domestique collectif (respectivement 68% si l’on considère la production électrique, 14 et 18% des prélèvements d’eau en France (4)). Aussi, il nous incombe individuellement de faire attention à l’usage que l’on fait de l’eau : réduire les gaspillages, diminuer au maximum les détergents et produits défavorables à l’environnement en les remplaçant par des produits plus naturels tout aussi efficaces, favoriser les systèmes de récupération et de traitement naturel des eaux (5). Nous pouvons également agir au niveau de notre consommation énergétique (la production électrique mobilise 54% de l’eau utilisée en France (6)) ainsi que notre consommation ménagère, les réduisant raisonnablement sans forcément entamer notre confort.

Enfin, le choix de petits producteurs locaux n’utilisant pas ou de manière raisonnable engrais et produit chimique, peut être un début de solution. L’agriculture intensive est à l’origine du démantèlement des campagnes et, avec les usagés domestiques, d’une large part de la pollution des nappes phréatiques et rivières. Aussi favoriser les petits producteurs revient à redonner une dynamique locale joyeuse et un lien social agréable tout en favorisant une pratique généralement plus respectueuse de l’environnement, source d’aliments de bonne qualité, bons pour la santé et moins coûteux que les aliments industriels, surtout lorsqu’on compte les désagréments que ces derniers occasionnent!

Alors n’hésitez plus, jetez vous à l’eau!

Jérémie ANCELET

1 Eric ANCELET, 1998, Hippothèses, pour une alternative en Médecine Equine, Se nourrir, être nourri…,  Cheval libre.
2 Idem 1
3 Article « la déshydratation, boire pour ne pas être bu », Pantes et santé n°60 juillet-août 2006
4 Sandrine CABRIT-LECLERC, janvier 2006, L’eau à la maison, mode d’emploi écologique, Terre vivante, Saint Etienne.
5 De nombreux articles, livres, associations et organismes peuvent vous aider dans l’orientation de vos choix.
6 Idem 4